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La Passion en wallon : un pari réussi
Les six cent cinquante spectateurs qui ont vécu les représentations de la Passion en wallon ont, d’une manière unanime, apprécié la qualité d’un spectacle joué sur un rythme soutenu avec une chorale dynamique et talentueuse, partie prenante de l’action, des acteurs s’appropriant de mieux en mieux leur personnage, un ensemble instrumental dont les accents étreignaient jusqu’au plus profond des cœurs et des jeux de lumière parfaitement synchronisés qui, en un tournemain, métamorphosaient les arrière-plans.
Le metteur en scène s’est montré particulièrement heureux de la persévérance, l’enthousiasme, l’esprit de corps qui ont animé tous ceux qui ont participé au projet et l’ont mené à bonnes fins.
Quant au wallon, il s’est imposé tout naturellement avec sa mélodie propre et une force d’expression qui n’a rien à envier à n’importe quelle autre langue.
C’est sa mise à l’honneur qui a suscité l’intérêt manifesté par la presse tant écrite qu’audiovisuelle, avec une mention spéciale pour Ardenne Web qui, sur son site, a proposé toute une série de photos et de courtes vidéos où le réalisateur, Jean-Marie Lesage, a fait preuve de son art de la concision et de sa parfaite maîtrise des gros plans.
La Passion en wallon, une belle aventure. Place, l’an prochain, au retour du français dans une version à nouveau remaniée !
Claude Bietheres
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Jouée cent soixante fois depuis 1951, la Passion de Sibret est, avec sa consoeur de Ligny, l’une des survivantes d’un genre théâtral dont les racines remontent jusqu’au Moyen Age, époque où les mystères de la Passion étaient présentés en Ancien français sur les parvis des cathédrales.
Depuis ses origines, le spectacle n’a cessé de se transformer pour s’adapter à l’évolution des sensibilités et tirer le meilleur parti des progrès des techniques auxiliaires du théâtre.
C’est ainsi que d’une succession de paysages réalistes servant de toile de fond à un enchaînement de tableaux vivants, on est passé à un décor unique modelé dans de la toile de jute et où les jeux de lumière se substituent aux manipulations des machinistes pour transporter les spectateurs d’un lieu en un autre.
La chorale qui, au départ, intervenait à chacune des nombreuses fermetures de rideau est maintenant intégrée dans l’histoire où elle joue le rôle de la foule.
Pour ce qui est du texte, la grandiloquence des débuts a fait place à une recherche de simplicité qui n’exclut pas l’expressivité.
Cette année, les organisateurs se sont lancé un nouveau défi : présenter la Passion en wallon de la Haute Sûre, avec l’ambition de retrouver l’esprit des mystères moyenâgeux et de faire la démonstration que les registres du wallon vont bien au-delà des niveaux de langue dans lesquels on le cantonne habituellement.
Il fallait trouver un écrivain ; Maurice Georges, 94 ans, auteur dialectal reconnu, rédacteur d’une grammaire et d’un Petit dictionnaire du parler de la Haute Sûre ; il consacra une bonne partie de l’année 2008 à sa tâche de traduction, mais, l’œuvre terminée, il devait malheureusement décéder le 31 décembre.
Le texte des chants a été récrit par Claude Bietheres, le metteur en scène, et leur interprétation confiée à la chorale « Les Champs fleuris » de Rachamps sous la direction de Fernand Meunier.
Avec la participation d’acteurs issus de différentes troupes dialectales de la région, tous les ingrédients sont réunis pour une création originale qui sera présentée à quatre reprises à Pâques 2009. Tout à fait exceptionnellement puisque les années suivantes la Passion de Sibret reprendra son cours normal, en français, dans une version de nouveau améliorée.
La Passion en wallon, c’est po on côp et one seûle année.
